Le PaVé dans la mare

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L’Avare de Molière

Texte de travail en atelier

mercredi 13 octobre 2010


HARPAGON

Harpagon crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.

Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent ! Qui peut ce être ? Qu’est il devenu ? Où est il ? Où se cache t il ? Que ferai je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est il point là ? N’est il point ici ? Qui est ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin ! ... (Il se prend lui même le bras.) Ah ! c’est moi ! Mon esprit est troublé, et j’ignore ou le suis, qui le suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! Mon cher ami, on m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi’, et je n’ai plus que faire au monde ! Sans toi’, il m’est impossible de vivre. C’en est fait , je n’en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré ! N’y a t il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? Euh ? Que dites vous ? Ce n’est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a choisi justement le temps que j e parlais à mon traître de fils. Sortons, je veux aller quérir la justice, et faire donner la question à toute la maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh ! de quoi est ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait on là haut ? Est ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est il point caché là parmi Vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part, sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons, vite ! des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des potences et des bourreaux ! Je veux faire pendre tout le monde, et si je ne retrouve pas mon argent, je me pendrai moi même après ...

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