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L’éloignement

Pièce de Loleh BELLON : Durée 1h30 : Distribution 2h, 3f.

vendredi 2 octobre 2009

Un auteur dramatique a écrit une pièce. Il attend le verdict du public ou des "Critiques". Odieux quand il est dans le doute, égoïstement joyeux quand le succès s’annonce, il ne voit rien autour de lui. Indifférent à tout ce qui n’est pas son œuvre, il ne voit pas l’éloignement de sa femme ou de sa fille.

Une œuvre, une création artistique peut-elle ou doit-elle prendre le pas sur la vie privée, sur les sentiments de l’entourage du créateur ?

Un créateur (ici un auteur dramatique) a-t-il le droit de pousser l’égoïsme jusqu’à l’aveuglement ? jusqu’à ignorer le malheur ou le bonheur de ses proches ? Est-ce d’ailleurs de l’égoïsme ou la conséquence un peu bornée et surévaluée de la valeur de son oeuvre ?

Loleh BELLON pose la question mais n’y répond pas. Dans sa pièce, elle "nous" pose la question. A chacun de répondre selon ses vues !

Charles MESLIER a écrit une pièce sur un sujet grave, c’est certain, mais jusqu’à quel degré de gravité peut-on estimer que l’œuvre prime tout ?

GIACOMETTI disait un jour : "Dans un incendie, entre un chat et un Rembrant, je sauverai le chat".

La vie, les sentiments, les souffrances ou les joies sont-elles plus importantes que la création artistique ? A chacun d’entre vous de répondre... s’il le peut.

Jocelyn CANOEN


Une ENORME ENVIE pour certains d’entre nous : reprendre cette pièce pleine d’émotions, trop peu jouée sous d’autres cieux. Un goût de "trop peu" ou de "pas assez loin" qui se devait, d’être comblé !!!

L'Yonne Republicaine en 2001

L’AUTEUR

Fille de la photographe Denise Bellon, Loleh Bellon, de son vrai nom Marie-Laure Bellon, est née à Bayonne en 1925. Elle étudie le théâtre avec Tania Balachova , le metteur en scène Charles Dublin et Julien Bertheau . Comédienne à la fois de théâtre et de cinéma, Loleh Bellon baignera tout au long de sa vie dans l’univers de l’écriture.

Elle épousera successivement Jorge Semprun, écrivain, scénariste et homme politique espagnol puis Claude Roy journaliste et écrivain, son amour de diamant.

Elle consacrera la seconde moitié de sa carrière à l’écriture de pièces de théâtre et sera reconnue comme un auteur dramatique de talent.

D’abord doublure de Suzanne Flon , elle fait ses premiers pas de comédienne de théâtre en 1945 avec "Virages dangereux" du dramaturge anglais John Boynton Priestley, inspirée des théories sur le temps de J.W. Dunne. Deux ans plus tard, elle joue dans "An Mil" de l’écrivain français Jules Romains et dans "Archipel Lenoir" de l’auteur dramatique français Armand Salacrou.

En 1949, elle offre une prestation théâtrale qui sera récompensée par le Prix des Jeunes Comédiens dans "Place de l’Etoile" de Robert Desnos .

La touchante et discrète Loleh, endosse alors des rôles de tragédiennes ou d’intellos : "Le Balcon" (mis en scène par Jean Genet ), "Ce soir on improvise" (de Luigi Pirandello ), "Le Premier" (de Horovitz), "L’Annonce faite à Marie" (de Claudel), "La Dame aux Camélias" ou encore "Judith" (de Jean Giraudoux ). Dans le monde du troisième art, elle travaille essentiellement sous la houlette de Jean-Louis Barrault et Jean Vilar .

C’est dans les années 1940 qu’elle débute sa carrière cinématographique. La reconnaissance arrive en 1949, dans Le Point du jour du réalisateur français Louis Daquin , en incarnant une jeune fille mineure. Avec lui, elle tournera dans Le Parfum de la dame en noir et dans Maître après Dieu.

On la voit aussi dans d’autres longs métrages majeurs tels que Casque d’or (1952) de J. Becker, Le Bel Âge (1960) de C. Klast, la Morte-saison des amours (1961) de Pierre Kast , Il faut que je tue Mr Rumann de Guy Casaril , ou encore, Quatre-vingt-treize.

Dans les années soixante-dix, elle décroche des rôles importants et sa sœur cinéaste Yannick Bellon lui en offre deux de taille dans Quelque part quelqu’un (1972) et Jamais plus toujours (1976).

Sur le petit écran, elle apparaît dans Béatrice d’ Alain Boudet , La Princesse de Tene, La Conversation ou dans La Vérité, Toute la Vérité d’Yvan Jouannet.

Après Loley l’interprète, naît vers la cinquantaine, Loleh l’auteur : Les Dames du Jeudi, sa première pièce (1976) est créée au Studio des Champs-Elysées. (Prix Ibsen - 1977) Elle "réunit un trio de femmes qui se sont connues enfants à l’école et se retrouvent, la soixantaine venue, dans le logement de l’une d’elles, à l’heure du goûter. Elles parlent de la vie présente et passée avec une délicatesse qui impose aussitôt un « style Bellon » réaliste et intimiste . Puis viendront "Changement à vue" (1978), "Le cœur sur la main" (1980), "De si tendres liens" (1984), "L’Eloignement" (1987), "Une absence" (1988), "L’Une et l’Autre" (1992) et "La Chambre d’amis" (1995). Drames dans la plupart desquels elle fera jouer son amie et comédienne de prédilection, Suzanne Flon .

Son fils, Jaime Semprun, né en 1947 et issu de son union avec Jorge Semprun prendra aussi la plume dénonçant au fil de ses essais, les travers de la société industrielle.

Après une vie intellectuellement riche, Loleh Bellon s’éteint en mai 1999.

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