vendredi 26 juin 2009
Le Spectacle du Groupe Adolescent Adaptation de Jocelyn Canoen
Acte I Scène II : Monsieur Robert, Sganarelle, Martine Martine : Et je veux qu’il me batte, moi.
Monsieur Robert : Ah ! j’y consens de tout cœur.
Martine : De quoi vous mêlez-vous ?
Monsieur Robert : J’ai tort. Martine : Est-ce là votre affaire ?
Monsieur Robert : Vous avez raison.
Martine : Voyez un peu cet impertinent, qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes.
Monsieur Robert : Je me rétracte
Martine : Qu’avez-vous à voir la dessus ?
Monsieur Robert : Rien.
Martine : Est-ce à vous d’y mettre le nez ?
Monsieur Robert : Non.
Martine : Mêmez-vous de vos affaires.
Monsieur Robert : Je ne dis plus un mot.
Martine : Il me plaît d’être battue.
Monsieur Robert : D’accord
Martine : Ce n’est pas à vos dépens
Monsieur Robert : Il est vrai.
Martine : Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n’avez rien à faire.......
Acte II Scène II : Sganarelle, Martine
Sganarelle : .....Oh çà ! faisons la paix nous deux. Touche là.
Martine : Oui, après m’avoir ainsi battue !
Sganarelle : Cela n’est rien, touche.
Martine : Je ne veux pas.
Sganarelle : Eh ?
Martine : Non.
Sganarelle : Ma petite femme !
Martine : Point.
Sganarelle : Allons, te dis-je.
Martine : Je n’en ferai rien.
Sganarelle : Viens, viens, viens.
Martine : Non ; je veux être en colère.
Sganarelle : Fi ! c’est une bagatelle. Allons, allons. Martine : Laisse-moi là.
Sganarelle : Touche, te dis-je.
Martine : Tu m’as trop mal traitée.
Sganarelle : Eh bien, va, je te demande pardon ; mets là ta main.
Martine : Je te pardonne....Mais tu le payeras.
Sganarelle : Tu es folle de prendre garde à cela : ce sont petites choses qui sont de temps en temps nécessaires dans l’amitié, et cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s’aiment, ne font que ragaillardir l’affection. Va, je m’en vais au bois, et je te promets aujourd’hui plus d’un cent de fagots.
Acte 1 Scene 5 Lucas, Valere, Sganarelle
Valère : Faut-il, Monsieur, qu’une personne comme vous s’amuse à ses grossières feintes, s’abaisse à parler de la sorte ! qu’un homme si savant, un fameux médecin comme vous êtes, veuille se déguiser aux yeux du monde, et tenir enterrés les beaux talents qu’il a !
Sganarelle : Il est fou.
Valère : De grâce, Monsieur, ne dissimulez point avec nous.
Sganarelle : Comment ?
Lucas : Tout ce tripotage ne sart de rian ; je savons ce que nous savons.
Sganarelle : Quoi donc ! que me voulez-vous dire ? Pour qui me prenez-vous ?
Valère : Pour ce que vous êtes, pour un grand médecin.
Sganarelle : Médecin vous-même ; je ne le suis point, et je ne l’ai jamais été.
Valère : Voilàsa folie qui le tient...Monsieur, ne veuillez point nier les choses d’avantage ; et n’en venons point, s’il vous plaît, à de fâcheuses extrémités Sganarelle : A quoi donc ?
Valère : A de certaines choses dont nous serions bien marris.
Sganarelle : Parbleu ! venez-en à tout ce qu’il vous plaira ; je ne suis pas médecin, et ne sais ce que voulez me dire.
Valère bas : Je vois bien qu’il faut se servir du remède. Haut Monsieur, encore un coup, je vous prie d’avouer ce que vous êtes
Lucas : Eh ! testigué ! ne lantiponez point davantage, et confessez à la franquette quev’s êtes médecin.
Acte II Scène II : Valère, Sganarelle, Géronte, Lucas, Jacqueline
Sganarelle : Je vous assure que je suis ravi que vous soyez unis ensemble. Je la félicite d’avoirl fait encore semblant d’embrasser Lucas et, passant dessous ses bras, se jette au col de sa femme un mari comme vous ; et je vous félicite, vous, d’avoir une femme si belle, si sage, et si bien faite comme elle est.
Lucas le tirant encore Eh ! testigué ! point tant de compliment, je vous supplie. Sganarelle : Ne voulez-vous pas que je me rejouisse avec vous d’un si bel assemblage ?
Lucas : Avec moi, tant qu’il vous plaira ; mais avec ma femme, trêve de sarimonie.
Acte II Scène V : Sganarelle, Lucas
Leandre : Vous saurez donc, Monsieur, que cette maladie que vous voulez guérir est une feinte maladie. Les médecins ont raisonné la-dessus comme il faut ; et ils n’ont pas manqué de dire que cela procédait, qui du cerveau, qui des entrailles, qui de la rate, qui du foie ; mais il est certain que l’amour en en est la véritable cause, et que, Lucinde n’a trouvé cette maladie que pour se délivrer d’un mariage dont elle était importunée. Mais, de crainte qu’on ne nous voie ensemble, retirons-nous d’ici, et je vous dirai en marchant ce que je souhaite de vous. Sganarelle : Allons, Monsieur, vous m’avez donné, pour votre amour une tendresse qui n’est pas concevable ; et j’y perdrai toute ma médecine, ou la malade crévera, ou bien elle sera à vous.
Acte III Scène II : Sganarelle, Perrin, Thibaut
Thibaut : Alle est malade d’hypocrisie, Monsieu.
Sganarelle : D’hypocrisie ?
Thibaut : Oui, c’est-à-dire, qu’alle est enflée de partout ; et l’an dit que c’est quantité de sériosités qu’alle a dans le corps, et dans le foie, son ventre, ou sa rate, comme vous voudrez l’appeler, au glieu de faire du sang, ne fait pluis que de l’iau. Alle a, de deux jours l’un, la fièvre quotiguienne, avec des lassitudes et des douleurs dans les mufles des jambes. On entend dans sa gorge des fleumes qui sont tout prêts à l’étouffer ; et parfois il li prend des syncoles et des conversions, que je crayons qu’alle est passée. J’avons, dans notre village un apothicaire, révérence parler, qui li a donné je ne sais combien d’histoires ; et il m’en coûte plus d’eune douzaine de bons écus en lavements, ne v’s en déplaise, en apostumes qu’on li fait prendre, en infections de jacinthe, et en potions cordales. Mais tout ça comme dit l’autre, n’a été que de l’onguent miton-mitaine. Il velait li bailler d’eune certaine drogue que l’on appelle du vin amétile mais j’ai-s-eu peur, franchement, que ça l’envoyît a patres, et l’an dit que ces gros médecins tuont je ne sais combien de monde avec cette invention là. Sganarelle tendant toujours la main, et la branlant comme pour signe qu’il demande de l’argent : Venons au fait, mon ami, venons en au fait.
Acte III Scène VI : Lucinde, Géronte, Léandre, Jacqueline, Sganarelle
Lucinde, à Léandre : Non, je ne suis pas du tout capable de changer de sentiment.
Géronte : Voilà ma fille qui parle ! Ô grande vertu du remède ! Ô admirable médecin ! Que je vous suis obligé, Monsieur, de cette guérison merveilleuse ! et que puis-je faire pour vous après un tel service ?
Sganarelle se promenant sur le théâtre, et s’essuyant le front Voilà une maladie qui m’a donné de la peine !
Lucinde : Oui, mon père, j’ai retrouvé la parole ; mais je l’ai recouvré pour vous direque je n’aurai jamais d’autre époux que Léandre, et que c’est inutilement que vous me donnez Horace.
Géronte : Mais...
Lucinde : Rien n’est capable d’ébranler la résolution que j’ai prise.
Géronte : Quoi ?...
Lucinde : Vous m’opposerez en vain de belles raisons.
Géronte : Si...
Lucinde : Tous vos discours ne serviront de rien.
Géronte : Je...
Lucinde : C’est une chose où je suis déterminée.
Geronte : Mais...
Lucinde : Il n’est puissance paternelle qui me puisse obliger à me marier malgré moi.
Géronte : J’ai...
Lucinde : Vous avez beau faire tous vos efforts.
Géronte : Il...
Lucinde : Mon coeur ne saurait se soumettre à cette tyrannie.
Géronte : La...
Lucinde : Et je me jetterai plutôt dans un couvent que d’épouser un homme que je n’aime point.
Géronte : Mais...
Lucinde, parlant d’un ton de voix à étourdir. Non. En aucune façon. Point d’affaires. Vous perdez le temps. Je n’en ferai rien. Cela est résolu.
Géronte : Ah ! Quelle impétuosité de paroles ! Il n’y a pas moyen d’y résister. A Sganarelle Monsieur, je vous prie de la faire redevenir muette.
Sganarelle : C’est une chose qui m’est impossible. Tout ce que je puis faire pour votre service est de vous rendre sourd, si vous voulez.
Etc, etc,.......
Dans l’Yonne Républicaine du Jeudi 25 Juin 2009
Dans l’Yonne Républicaine du Mardi 30 juin 2009