Jules Renard
mardi 9 septembre 2008
Le théâtre de Jules RENARD est spirituel, léger et profond, délicat et plein de fine observation du réel et de la nature humaine. C’est de l’art, du grand ART ! Et on pense vite à d’autres titres de certains recueils de Jules RENARD, à savoir Sourires pincés ou L’œil clair.
Les grandes lignes du Plaisir de rompre sont déjà dans Rupture (ou Caquets de rupture) et aussi dans « La maîtresse ». Nous avons trouvé intéressant d’adjoindre, en prologue, au Plaisir de rompre quelques extraits de La maîtresse qui nous montrent la rencontre de Maurice et Blanche.
Renard n’est pas un écrivain d’imagination. C’est un observateur et peut-être, dans son théâtre, un auto-observateur. Le plaisir de rompre est inspiré en grande partie par la rupture de Jules RENARD avec Danièle DAVYLE, une pensionnaire de la Comédie Française, qui fut sa maîtresse de 1883 à 1888 et qui servit de modèle à Blanche.
Il y a peu de péripéties dans la pièce, sinon le sursaut de désir de Maurice et son frileux départ. La fin est empreinte d’une qualité d’émotion très particulière et nous fait deviner, derrière une ironie apparente, la pudeur et les sentiments profonds de Jules RENARD.
Il n’est pas sans intérêt de noter qu’un des recueils de Nouvelles de Jules RENARD s’appelle Sourires pincés.
L’un des critiques de l’époque notait : "C’est le charme infini de la comédie de Jules RENARD que son ironie a toujours d’exquises larmes dans les yeux."
Article de presse - Le plaisir de rompre
Pardon de dévoiler l’intimité d’une loge,
Mais je ne peux renoncer à l’envie de poser
Des mots pour dessiner les sentiments que
Je ressens pendant ce long temps imposé.
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Derrière le maquillage, l’âme se révèle à nu
Chaque geste nous rapproche de la délivrance
La peur mais aussi l’envie de se voir ainsi dévêtu
Te laissent toi assise, moi improvisant une danse.
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L’impatience me gagne, je deviens L’amoureux
Mon esprit s’enfuie et vers Maurice penche
Tu deviens distante, ton visage est malheureux
Tu t’oublies vraiment pour devenir Blanche.
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Derniers instants avant d’entrer en scène
Derniers mots pour se donner du courage
Tu t’assois sur les marches, moi juste derrière
Puis enfin, enfin vient le noir puis la lumière.
Samedi 16 mai 2009 dans l’Yonne Républicaine
Samedi 23 mai 2009 dans l’Yonne Républicaine
Lundi 25 mai 2009 dans l’Yonne Républicaine
Juin 2009 dans Le Criquet